Collège François Ponsard de Vienne et collège Kédougou Commune
Le Collège François Ponsard de Vienne est en binôme avec le collège Kédougou Commune au sein du département de Kédougou. Cette année, le binôme à choisit de s’intéresser à la sous thématique suivante :
« Quelle place accorde-t-on à la nature et à la culture en milieu urbain ? »
Kédougou
Kédougou est la plus grande ville du sud-est du Sénégal, proche des frontières du Mali et de la Guinée. Elle est caractérisée par une grande richesse culturelle (cohabitation de plusieurs ethnies : Bédick, Bassari, Coniagui, Dialonké, Peuls, etc.) et naturelle. Depuis l’implantation d’entreprises d’exploitation minière, la ville grandit de plus en plus ce qui entraîne à la fois des impacts positifs (développement économique) et des impacts négatifs (disparition progressive de la nature suite à une construction « anarchique » de logements/bâtiments). Cette place à la révolution moderne qui possède des avantages comme des défauts, a suscité des craintes sur le recul des ethnies et des traditions qui participaient grandement à la préservation de l’environnement dû à un fort lien entre les traditions et la nature.
Au collège Kédougou Commune I, ce sont 32 élèves d’une même classe de 4ème et 5 professeurs encadrants (2 professeurs d’anglais, 1 professeur de SVT, 1 surveillant et le principal du collège) qui ont participé au programme Regards Croisés.
Sujet d’enquête :
Au cours de l’année, les élèves de Kédougou Commune I, se sont interrogés sur les relations que les habitants entretenaient avec les espaces naturels existant dans leur commune. Ils se sont finalement intéressés à l’étude du fleuve Gambie et du lac Dalaba.
Quel rapport ont les habitants avec ces espaces naturels ? Quels métiers ? Quelles transformations ? Quelles initiatives de préservation ?
Avec l’extension rapide de la ville, certaines cultures traditionnelles connaissent une disparition progressive, faute de pratiques ou de respect des rites. Les élèves, conscients de ce phénomène, ont décidé de mettre en lumière une de ces activités traditionnelles qui est menacée à la fois par des contraintes environnementales et sociétales. Ils ont ainsi décidé de sensibiliser leurs camarades à la pratique du Xomo, également appelé « pêche collective ». Cette activité culturelle qui représente un moment de partage entre les différentes communautés, est en danger dû à plusieurs facteurs : affaiblissement de la transmission des savoirs entre les jeunes et les anciens, pénurie de pluie qui empêche l’eau du fleuve d’alimenter la mare, surpêche, etc.
Sorties pédagogiques / interventions extérieures :
En partant à la rencontre de différents intervenants externes, tels que Seydou Bâ, président de l’Association Initiative Citoyenne pour la Protection du Fleuve Gambie et Omar Coulibaly, pêcheur et amateur de la pratique du Xomo, les élèves ont pu découvrir l’ensemble des enjeux environnementaux et culturels qui tournent autour de cette pratique traditionnelle. Les élèves ont pu finalement reconstituer ce temps de Xomo, lors d’une sortie pédagogique, avec des outils spécifiques de pêche (une nasse et un filet de pêche traditionnelle).
Au cours de leurs enquêtes, les élèves ont aussi appris que de nouvelles pratiques participaient à la préservation de la culture et de la nature à Kédougou. En plus, de l’émergence de plusieurs associations locales de protection de l’environnement qui mènent des actions de conservation de la biodiversité, les élèves ont découvert que le lien social et culturel se fait, aujourd’hui, à travers d’autres activités. C’est ce qu’ils ont appris en interviewant Mohamed Baba Touré, coordonnateur des acteurs de la culture urbaine à Kédougou, qui leur a parlé des musiques urbaines, comme le slam par exemple, qui conservaient les langues locales.
Productions des élèves :
– Photo de la nasse traditionnelle et du filet de pêche (outil de restitution n°1)
– Vidéo reportage (outil de restitution n °2)
Les restitutions :
Les élèves de Kédougou Commune I ont pu partager leurs réflexions et leurs travaux lors de 2 journées de restitution : le 3 juin au sein de leur établissement et le 10 juin à l’échelle départementale. Pour plus de détails sur les restitutions cliquez ici.
Vienne
Le collège François Ponsard est un établissement qui se trouve dans la ville de Vienne située dans le Sud-Est de la France dans la région Auvergne-Rhône-Alpes dans le département de l’Isère.
Au collège François Ponsard, 32 élèves volontaires sont impliqués dans le projet. Parmi ces élèves, 16 élèves sont en 6ème SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) et 16 élèves sont en UPE2A (Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants).
Sujet d’enquête :
Les élèves de Vienne s’intéressent au fleuve du Rhône dans le passé et le présent et aux éléments naturels et culturels liés à l’Antiquité.
Sorties pédagogiques / interventions extérieures :
Dans le cadre du programme Regards Croisés, les élèves du Collège François Ponsard de Vienne ont pu effectuer plusieurs sorties : ils ont ainsi visités le centre d’art contemporain, une exposition de l’artiste Emmanuel Louisgrand intitulé « Vendanges » : l’artiste lie son travail au thème de la vigne très présente à Vienne, le musée de Saint-Romain en Gal où les élèves comprennent pourquoi les Romains ont développé Vienne en se concentrant sur l’importance du fleuve. Lors de la visite du temple d’Auguste et Livie de Vienne, les élèves ont pu comprendre le patrimoine romain présent au sein de leur ville. Enfin, les élèves ont visité les vignes à Chavanay ainsi que le chai d’un viticulteur de la région.
Production des élèves :
Les élèves de Vienne ont reproduit le temple d’auguste et Livie et ont créé des affiches afin de retracer cette création et les informations importantes qu’ils ont apprises tout au long des différentes sorties mises en place.
Les élèves de Vienne ont également été formés à la prise de son et d’image par Marie Noëlle Battaglia du collectif Azimut, dans le cadre de la création d’un journal télévisé retraçant leur sorties. Les élèves se sont mis dans la peau de véritable journalistes. Vous trouverez le résultat juste ici :
Les restitutions :
Les élèves de Vienne ont pu partager leurs réflexions et leurs travaux lors d’une journée de restitution : le 19 juin au sein de l’établissement de St Chef.
Pour plus de détails sur les restitutions cliquez ici.
Des animations partagées entre les deux collèges
Déconstruisons ensemble nos préjugés !
Les premières séances d’animation sont menées en miroir sur les deux territoires isérois et kédovins. Elles consistent à déconstruire les préjugés d’une part et d’autres et encouragent les élèves à prendre conscience de la réalité de leur territoire et de celui de leurs correspondants.
Par le biais d’activité d’ECSI, de quiz de découverte du pays, de banque de questions, de jeu de représentations, et de cartes mentales, les élèves des deux territoires ont été amenés à réfléchir aux idées et aux représentations qu’ils avaient de leurs correspondants et de leur territoire (Qu’est-ce que l’Afrique et le Sénégal évoquent pour les Isérois ? Qu’est-ce que l’Europe et la France évoquent pour les Kédovins ?).
Suite à cela, les élèves des deux territoires ont été amenés à s’interroger et à découvrir les éléments culturels et naturels qui composent leur environnement et celui de l’autre territoire. Cette introduction au programme permet aux élèves de garder en mémoire la réalité de l’autre territoire dans les réflexions qu’ils seront amenés à conduire sur le leur.
Les échanges entre les deux territoires (Visio, capsules vidéo, lettres)
Le programme permet de faciliter les échanges entre les deux territoires via les correspondances écrites, les visioconférences sur Skype (entre élèves) et sur WhatsApp (entre professeurs). Ces échanges tournent autour des questions liées à la thématique développée par les collèges binômes.